Je suis natif de Montréal, en novembre 1957 et l'aîné de trois enfants. Je n’ai pas connu mes parents. En 1977, à la clôture d’un congrès, je fus témoin de la guérison physique d’une jeune fille. Elle était atteinte de paralysie cérébrale. Pendant la procession, l’évêque du diocèse a pris la jeune fille, l’a élevée dans les airs en geste d’offrande. En la déposant vers le sol, la jeune fille fit quelques pas toute seule. Elle fut prise aussitôt en charge par un des responsables du congrès et disparut rapidement en arrière-scène. Cette guérison m’a bouleversé et a amorcé une recherche sur la foi et les miracles.
Sur l’invitation de d’autres jeunes, j’ai commencé à cheminer. Tous les vendredis soir, au sous-sol de l’église, il y avait le partage de la parole de Dieu, les chants, la prière et surtout les temps d’adoration qui m’aidaient à découvrir l’amour de Dieu. J’ai vécu aussi mes premières retraites de jeunes chez les Pères Trinitaires avec, bien sûr, le Père Jean-Paul Regimbal et l’équipe d’animation de Témoignage Jeunesse. La prédication, l’animation et les partages ont été extraordinaires !
En 1978, j’ai vécu deux fins de semaine de jeunes à Granby. La dernière, m’a particulièrement touché. Nous sommes repartis en fredonnant le chant « Jésus je t’aime », une composition d’un jeune du Centre Paul VI, Tony Gravel.
Quand les soirées de prière ont repris, en septembre, il n’y avait que quelques jeunes et, parmi eux, j’étais le seul musicien présent. La responsable, sœur Florence, commençait toujours l’ouverture de la saison par l’adoration. Elle m’a demandé de chanter le nouveau chant « Jésus je t’aime ». Je n’ai chanté que la première ligne du refrain. Je n’ai pas été capable d’aller plus loin. Pendant que je chantais, j’ai entendu dans mon cœur un « je t’aime » saisissant. Je suis tombé à genoux et j’ai pleuré plus d’une heure sans trop comprendre ce qui m’arrivait. En me relevant, je pris conscience qu’il fallait que d’autres entendent un « je t’aime » comme ça !
(avec la guitare et veston noir)
L’année 1979 fut assez émouvante; la mort tragique de mon frère suivie de plusieurs événements qui m’ont amené à vouloir en finir avec la vie. C’est cet été-là, en juin, que se tenait le deuxième congrès Charismatique à Montréal. Le samedi, il y avait un atelier pour les jeunes, au centre Paul Desmarteaux, avec l’abbé Christian Beaulieu ispx. J’y ai retrouvé quelques jeunes avec qui j’avais vécu des retraites et ils m’ont présenté Lucie.
À l'automne, suite à l’incendie de mon lieu de travail, je suis venu à Granby pour me rapprocher de Lucie qui faisait un stage au centre Paul VI. Je me suis trouvé un nouveau travail, un hébergement et un autre endroit, le Café d’Accueil Chrétien, pour me ressourcer avec d’autres jeunes. Le vendredi, le Père Jean-Paul Regimbal venait nous enseigner. Après avoir passé la semaine à former les jeunes au Centre Paul VI, il venait nous donner les éléments clefs de ses enseignements et nous envoyait les mettre en application sur le champ. « De la parole aux actes » disait-il !
C’est en septembre 1980 que Lucie et moi nous nous sommes mariés. Le Seigneur nous a bénis par la naissance de quatre enfants: de 1982 à 1987, trois filles et un garçon. Au fil des années nous avons animé de nombreuses retraites, des journées de ressourcement, des temps d’adoration, sans oublier les soirées de prière au « Mont-Plaisant » appelé aujourd’hui « Maison de spiritualité des Trinitaires » et bien sûr dans les Cafés Chrétiens dans tout le Québec. Au fur et à mesure que les enfants grandissaient, ils s’impliquaient. Ils ont contribué à l’élaboration et la conception des albums et, comble du bonheur, ils ont participé à nos animations sur la route quand ils le pouvaient.
Aujourd'hui, je peux dire que c’est en combinant nos forces et nos différences que nous avons aussi été appelés à être témoins, à semer l'Évangile partout où le Seigneur le permettait. La spiritualité que nous a transmise le Père Jean-Paul Regimbal a porté ses fruits tout au long de ces années.